définition "accompagnement Humaniste"
Voici un extrait de l'article : "Le travail social "orienté solution" : une nouvelle approche de la relation d’aide"
de Fabrice Bizet (Travailleur social et Doctorant en Sociologie)
qui nous propose un éclairage sur la "juste place" de l'intervenant dans un accompagnement humaniste
" La chose n’est pas nouvelle, accompagner une personne dans le cadre de la relation d’aide est un exercice délicat.
La question est simple : quelle est la juste place et comment la mettre en oeuvre ?
A ce titre, l’étymologie du mot accompagner peut nous apporter quelques lumières :
le préfixe "ac" qui vient du latin traduit un mouvement de rapprochement, de proximité.
Accompagner signifie "marcher avec un compagnon".
"Compagnon" qui vient de "cum panis" : "partager le pain avec l’autre".
Selon Gaston Pineau, la sémantique du mot accompagnement renvoie à :
- une relation de partage, d’échange, de communication d’un élément substantiel, le pain ou le pas
- un mouvement vers une parité de relation, même dans une disparité de position, de place...
- une durée
Ainsi accompagner c’est partager un temps, un espace, un objectif donné, ce dans une relation de durée, mais surtout dans une parité de relation qui n’exclut pas une disparité de position.
Il est ici question de posture, qui elle-même s’inscrit dans une pensée, des valeurs.
En premier lieu l’humanisme, qui place l’Homme au coeur de son projet avec pour objectif son épanouissement et qui a confiance dans sa capacité à évoluer de manière positive.
Puis l’égalité qui en découle logiquement : l’Autre est mon égal et à ce titre aussi libre que moi, c’est pourquoi je respecte sa pensée, ses choix, son identité.
A notre sens, ces valeurs doivent se traduire dans la posture professionnelle :
- une posture éthique qui vise à l’autonomie de la personne en respectant son rythme et en garantissant la confidentialité, avec en toile de fond, une question omniprésente : qu'est-ce que je tente de faire dans le cadre de cet accompagnement ? Suis-je légitime ?
- une conception de la relation qui repose sur une absence de rapport vertical bien qu’il puisse y avoir asymétrie : lors d’un accompagnement professionnel, je n’ai pas à être à la même place que la personne accompagnée, mais je marche avec elle dans son chemin.
Choisir d’accompagner ne me retire pas la capacité, la possibilité de guider, de faire preuve de directionalité pour atteindre les objectifs convenus. Guider et non pas imposer.....
....Accompagner, c’est faire acte d’humilité tout autant que faire acte de présence véritable. Par l’écoute, l’instauration d’une relation de confiance, la coopération, c’est un accueil de la personne dans la globalité de son être. Sans jugement aucun et en toute humilité, je me mets à l’école de l’autre pour favoriser sa créativité car lui seul saura écrire l’histoire qui lui convient. Par conséquent, je l’assure de ma confiance en lui et, disponible, je chemine à ses côtés en ajustant la « proximité » de l’accompagnement en fonction des situations rencontrées."
Extrait de l'article
"Le travail social « orienté solution » : une nouvelle approche de la relation d’aide"
Fabrice Bizet (Travailleur social, Doctorant en Sociologie)